Cours de chimie Organique - G. Dupuis - Lycée Faidherbe de Lille

LES ETHERS

Nomenclature

Éthers non cycliques
On appelle éther un composé dans lequel un atome d'oxygène est lié par liaison simples à deux groupes organiques différents. Les éthers simples sont nommés comme des alkoxyalcanes. La nomenclature radico-fonctionnelle est encore largement utilisée surtout pour les éthers les plus simples. A ces noms systématiques, il convient d'ajouter les noms usuels. Ainsi l'éthoxyéthane est appelé couramment éther ordinaire.

I

II

III

IV

Méthoxyméthane

Méthoxyéthane

Ethoxyéthane

2-Méthoxypropane

Oxyde de diméthyle

Oxyde de méthyle et d'éthyle

Oxyde de diéthyle

Oxyde de méthyle et de 2-méthyléthyle

Ethers cycliques
Le nom de base est celui du cyclane. Les atomes d'oxygène qui remplacent ceux de carbone dans le cycle sont indiqués par oxa.

I

II

III

IV

oxacyclopropane

oxacyclopentane

oxacyclohexane

1,4-dioxacyclohexane

oxyde d'éthène

tétrahydrofurane (THF)

tétrahydropyrane (THP)

dioxane

Les éthers possèdant trois chaînons sont nommés oxacyclopropanes. Ils sont aussi appelés plus couramment des époxydes. Leur réactivité est beaucoup plus grande que celle des autres éthers et on leur consacrera un paragraphe spécial.

Propriétés physiques

Caractéristiques géométriques et énergétiques
L'atome d'oxygène des éthers contracte deux liaisons simples avec les atomes de carbone des groupes organiques liés. Il reste donc deux paires d'électrons non liantes sur l'atome d'oxygène. La géométrie localement plane autour de l'atome d'oxygène dérive d'un arrangement tétraédrique des paires d'électrons. Puisque les paires non liantes occupent en moyenne un volume plus grand que les paires liantes, on prévoit un angle entre les liaisons supérieur à celui observé dans un tétraèdre régulier c'est à dire a >109°28'. Le tableau suivant regroupe quelques valeurs moyennes de grandeurs géométriques et énergétiques. Remarquons la valeur élevée de l'énergie de dissociation de la liaison C-O.

d (C-O) (nm)

a (COC) (°)

D0 (C-O) (kJ.mol-1)

0,141

118

343

La présence de l'atome d'oxygène plus électronégatif (3,5 dans l'échelle de Pauling) que les atomes de carbone (2,5) et d'hydrogène (2,1) ainsi que la géométrie de la molécule sont à l'origine d'un moment dipolaire permanent pour la molécule de la plupart des éthers.

Ether

Constante diélectrique er

Moment dipolaire m (D)

Ethoxyéthane

4,2

1,25

Tétrahydrofurane

7,4

1,70

Certains éthers comme le dioxane ne possèdent pas de moment dipolaire permanent car les moments dipolaires de liaison se compensent. L'absence de liaison H entraîne des températures de changement d'état plus faibles que celles des alcools de même masse molaire.

Nom

TF (°C)

TE (°C)

Méthoxyméthane

-138,5

-23

Ethoxyéthane

-116,62

34,5

Les composés cycliques ont des points d'ébullition plus élevés que les non cycliques. En effet, leur structure plus compacte permet des interactions de Van der Waals plus importantes entre les molécules.

Spectroscopie infrarouge
On distingue les éthers non cycliques, les éthers cycliques et dans cette famille les époxydes. Les valeurs suivantes correspondent aux éthers non cycliques.

Vibration

C-O-C (asym)

C-O-C (sym)

Nombre d'onde (cm-1)

1260-1070 (forte)

1055-870 (forte)

Le spectre infrarouge ci-dessous est celui du propyloxypropane.

Quelques éthers importants

Ethoxyéthane

Ether ordinaire

L'éthoxyéthane est l'éther le plus utilisé comme solvant. Il est peu toxique . Il est très volatil (TE = 34,6 °C) et extrêmement inflammable comme en témoigne un point éclair très bas (PE = -40°C ). Il a été utilisé comme anesthésique. On peut l'obtenir par déshydratation intermoléculaire de l'éthanol en présence d'acide sulfurique à 130-140 °C.

MTBE

MTBE

Le méthyléthyloxyméthane (MTBE) est obtenu par réaction entre le méthylpropène et le méthanol.

THF

Le tétrahydrofurane est un éther très utilisé comme solvant en synthèse. Il a une température d'ébullition plus grande que l'éthoxyéthane (TE = 67 °C). Il est narcotique et toxique . On peut l'obtenir par déshydratation du butan-1,4-diol. Il est difficile de le conserver sec car il est assez miscible avec l'eau.

Dioxane

Dioxane

Le dioxane est utilisé comme solvant en synthèse organique. Il possède une température d'ébullition assez élevée. A la température ordinaire c'est un liquide huileux (TF = 11 °C, TE = 101,3 °C). C'est un composé toxique. On peut l'obtenir par déshydratation intermoléculaire de l'éthylèneglycol sous l'action de l'acide sulfurique.

Oxacyclopropane

 Oxyde d'éthylène

On l'obtient industriellement par réaction entre l'éthène et le dioxygène à 170 °C en présence d'Ag comme catalyseur. A la température ordinaire c'est un liquide (TE = 12,5 °C). C'est un composé très réactif toxique.

Il est très utilisé comme intermédiaire en synthèse organique car il peut être ouvert sous l'action d'un grand nombre de réactifs.

Utilisation des éthers en tant que solvants au laboratoire

Séchage des éthers
Les éthers peuvent contracter des liaisons H avec l'eau ou les alcools avec lesquels ils sont miscibles dans une certaine proportion. L'utilisation de réactifs incompatibles avec l'eau même à l'état de traces comme les
organométalliques pose le problème du séchage des éthers. Le THF est beaucoup plus miscible à l'eau que l'éther ordinaire. Son séchage revêt une importance particulière en synthèse organique.

On distingue plusieurs étapes selon la quantité d'eau présente dans l'éther :

Tamis moléculaire

Les zéolithes naturelles ont été découvertes en 1756, leur nom vient de pierre qui bouillent car elles bouillonnent quand on les chauffe. Elles peuvent servir à séparer les constituants d'un mélange par piégeage de molécules comme l'eau dans les cavités, d'où leur nom de tamis moléculaire. La photographie de gauche représente des tamis moléculaires dont les cavités font 0,4 nm. Ils sont utilisés pour le séchage des liquides organiques. On peut conserver les éthers sur ce type de tamis placé au fond de la bouteille.

Extraction par solvant
L'éthoxyéthane est souvent utilisé comme solvant d'extraction car il dissout de nombreuses matières organiques et il est facile à éliminer. Un appareil simple utilisé pour les extractions liquide-liquide est l'ampoule à décanter.

L'ampoule à décanter est utilisée pour l'extraction liquide-liquide. La solution S contenant le composé à extraire et le solvant d'extraction S (par exemple l'éther) sont introduits dans l'ampoule. Le composé à extraire A se partage entre les deux solvants selon un équilibre qu'on peut schématiser par l'équation :A(S) = A(S )

Le rapport :K = [A(S )]/[A(S)]

s'appelle coefficient de partage. A une température donnée, c'est une constante.

L'extraction est d'autant plus complète que K est plus grand.

Pour extraire la quantité maximale de composé d'une solution on a intérêt à procéder en plusieurs étapes. On réalise des extractions successives avec plusieurs fractions de solvant. Les phases organiques sont ensuite combinées.

Les photographies ci-dessous représentent l'extraction du b - carotène d'une solution aqueuse par l'éthoxyéthane.

 


Photographie I :
le mélange de la solution aqueuse de b -carotène et d'éther est agité vigoureusement. L'opérateur ouvre le robinet après chaque agitation pour équilibrer la pression interne et la pression atmosphérique. C'est l'opération d'extraction proprement dite.

Photographie II : la phase organique constituée de b -carotène dans l'éther constitue la phase supérieure. La phase aqueuse qui ne contient presque plus de carotène constitue la phase inférieure. Ces phases se sont distribuées dans cet ordre par décantation. Elles peuvent ensuite être séparées avec précision grâce à la forme particulière de la partie terminale de l'ampoule.

I

II

 

Elimination du solvant
Un des avantages de l'éther comme solvant d'extraction est qu'il peut être éliminé rapidement du fait de sa grande volatilité. Un appareil couramment utilisé pour éliminer le solvant d'une solution est l'évaporateur rotatif (appelé souvent "rotavapor"). Le mélange de solvant et de soluté est placé dans le ballon de droite. Ce dernier est plongé dans un bain-marie. Il est incliné et animé d'un mouvement de rotation de manière à accroître la surface d'évaporation du solvant. La pression à l'intérieur du dispositif est abaissée au moyen d'une trompe à eau ce qui augmente la vitesse d'évaporation.

Schéma d'un rotavapor

Ces opérations doivent être réalisées en l'absence de toute flamme et de toute étincelle en raison de la grande inflammabilité de l'éther.

Basicité

Lewis
L'existence de doublets non liants sur l'atome d'oxygène entraîne une réactivité basique au sens de Lewis.

Trifluorure de bore

 Avec BF3 on obtient un complexe stable : l'éthérate de trifluorure-bore.

Ce caractère basique se manifeste vis à vis des organométalliques comme les magnésiens. Dans ce cas plusieurs équilibres tels que l'équilibre de Schlenk peuvent intervenir simultanément.

Les éthers tels que Et2O manifestent des propriétés complexantes vis à vis de composés des éléments de transition.

 gants+hotte

En ajoutant quelques gouttes d'une solution aqueuse de peroxyde d'hydrogène H2O2 (1 M) à une solution de dichromate de potassium K2Cr2O7 (1 M) acidifiée par H2SO4, on obtient de façon fugace une coloration bleue. En ajoutant de l'éthoxyéthane au mélange la coloration se stabilise. Après décantation, la phase éthérée est bleue. Elle contient un composé peroxo du chrome complexé par l'éther : [CrO(O2)2Et2O].

Remarque : les composés du Cr (VI) sont dangereux (cancérigène). Porter des gants pour manipuler ces composés et travailler sous une hotte ventilée.

Brönsted
Les éthers sont aussi des bases de Brönsted très faibles. Leurs acides conjugués constituent des sels d'oxonium qui sont des acides forts : pKa (R2OH+/R2O) # -3,5.

Coupure C-O

Action des acides
Les éthers, autres que les époxydes, sont stables en milieu basique (sauf, en présence de bases très fortes comme les organolithiens). En revanche, la liaison C-O peut être rompue en milieu acide, notamment par les acides halohydriques. Un réactif utile pour couper les éthers est HI qui les clive dès la température ambiante. Son rôle est double : H+ protone l'oxygène ce qui améliore considérablement son aptitude nucléofuge et I-, qui est un bon nucléophile, induit la coupure de la liaison C-O en réalisant une substitution nucléophile.

HBr coupe les éthers vers 100 °C et HCl à une température encore plus élevée car les anions sont de moins en moins nucléophiles.

Lorsque l'atome de carbone impliqué dans la fonction éther est plus substitué, on peut observer des substitutions de type SN1 qui s'accompagnent alors d'un certain pourcentage d'élimination.

Oxyde de ditertiobutyle

L'oxyde de ditertiobutyle est instable en milieu acide à cause de la répulsion des groupes méthyle. Comme la réaction passe par l'intermédiaire d'un carbocation, on obtient aussi une proportion non négligeable de méthylpropène par élimination.

Utilisation des éthers comme groupes protecteurs
Du fait de leur faible réactivité, les éthers sont largement utilisés comme groupement protecteur des fonctions alcool et phénol. L'anisole est un éther souvent utilisé pour protéger la fonction phénol lors de réactions sur le cycle benzénique. Il est clivé en phénol et iodure de méthyle, sous l'action de HI, par une réaction de type SN2 qui implique l'atome de carbone du méthyle.

Notons que dans cette réaction on n'obtient pas PhI et CH3OH. On sait en effet que les réactions de substitutions nucléophiles sur les cycles aromatiques non désactivés ne se produisent pas.

Réactions au voisinage de la fonction éther

Auto-oxydation
On sait depuis longtemps que les éthers laissés au contact de l'air en présence de lumière peuvent conduire à des mélanges dangereusement explosifs.

La réaction entre l'éther et le dioxygène s'appelle auto-oxydation. Elle conduit à la formation d'hydroperoxydes.  Ils peuvent exploser sous l'action d'une élévation de température, ou d'un choc.

Avant de distiller un éther il est impératif de vérifier l'absence d'hydroperoxydes. Ces composés sont moins volatils que l'éther du fait d'une masse molaire plus grande et ils ont tendance à se concentrer dans le ballon au cours de la distillation. Lorsque leur concentration a atteint une valeur critique, ils peuvent être à l'origine d'explosions très violentes.

Test des peroxydes

Un test simple consiste à faire réagir la solution dans laquelle on soupçonne la présence d'hydroperoxyde avec une solution de KI (mélanger 0,5 mL d'éther, 1 mL de KI à 10 % et 0,5 mL d'acide éthanoïque. Agiter. En présence de peroxydes la solution devient brune car I- est oxydé en I2 qui forme avec I- l'ion I3- . L'expérience a été réalisée du THF provenant d'une bouteille entamée depuis quelques mois. Pour rendre le test plus sensible, on peut ajouter quelques gouttes d'un indicateur d'iode (empois d'amidon ou Thiodène). Dans ce cas la solution devient bleue.

Halogénation
La réaction avec Cl2 de type radicalaire, permet de substituer l'atome d'hydrogène porté par le C en a de l'atome d'oxygène par un atome de chlore.

Les a - halogénoéthers sont des composés intéressants car l'atome de chlore est rendu mobile par sa proximité avec l'atome d'oxygène. Il peut être substitué par une assez grande variété de nucléophiles. La préparation du 2-hydroxypyrane qui intervient dans la synthèse du dihydropyrane (DHP) illustre cette propriété.

Le 2-hydroxypyrane conduit au DHP par élimination d'eau en milieu acide.

Élimination
Sous l'action de bases très fortes comme les organosodiques ou les organolithiens et dans une moindre mesure les organomagnésiens, l'atome d'hydrogène porté par le carbone en b de l'oxygène peut être arraché. Une réaction d'élimination conduit à un alcène et à un alcoolate.

Époxydes

Introduction
Les époxydes ou oxacyclopropanes sont des éthers cycliques à trois chaînons. Le plus simple des époxydes est appelé oxyde d'éthylène. Les autres peuvent être considérés comme des dérivés substitués du précédent. Les époxydes sont des intermédiaires très souvent utilisés en synthèse organique car on met à profit leur grande réactivité. Ils combinent en effet l'intérêt de posséder une tension de cycle importante et d'avoir un atome d'oxygène nucléofuge. Ils peuvent être ouverts dans des conditions douces par de très nombreux réactifs en milieu basique et en milieu acide. Deux catégories particulièrement importantes de substrats conduisent aux époxydes : les composés éthyléniques et les composés carbonylés. A ces deux voies d'accès il faut ajouter la réaction de Williamson intramoléculaire au départ d'une chlorhydrine.

Synthèse des époxydes

A partir des composés éthyléniques

A partir du (Z)-but-2-ène comme substrat, on obtient le (cis)-2,3-diméthyloxacyclopropane. La réaction est stéréosélective.

Réalisée à partir du (E)-but-2-ène, la réaction conduit à un mélange racémique d'époxydes énantiomères.

Puisque deux stéréoisomères donnent des produits eux-mêmes stéréoisomères. La réaction est stéréospécifique de stéréochimie syn.

A partir des composés carbonylés
Le réactif est un ylure de soufre. Cette réaction dite de Corey-Chaykovsky a acquis une grande importance en synthèse organique du fait de sa stéréosélectivité.

Ouverture des époxydes

Ouverture nucléophile
La réaction est régiosélective. Le nucléophile attaque l'époxyde sur l'atome de carbone le plus dégagé donc le moins substitué. Si le cas se présente, on observe une inversion de configuration de cet atome. La réaction est du type SN2. Les réactions suivantes sont particulièrement utiles en synthèse :

La réaction entre un époxyde et un organométallique constitue une synthèse d'alcool avec allongement de chaîne carbonée.

Ouverture en milieu acide
Si les atomes de carbone sont substitués de façon différente : par exemple un carbone primaire et un carbone tertiaire, la réaction est régiosélective. L'attaque du nucléophile s'effectue en général sur l'atome de carbone qui stabilise le mieux une charge positive c'est à dire dans l'exemple ci-dessous, sur l'atome de carbone substitué par le plus grand nombre de groupes alkyles (la réaction ressemble à une SN1).

Ethers couronnes

Préparation

Un éther-couronne peut être caractérisé par le nombre m de chaînons du cycle et le nombre n d'atomes d'oxygène. 

18-C-6


L'image de gauche représente l'éther couronne 18-C-6. Dans la nomenclature internationale on le nomme : 1, 4, 7, 10, 13, 16-Hexaoxacyclooctadécane. On peut le considérer comme un dérivé cyclique de l'éthane-1,2-diol. 

Attention : les éthers couronnes sont des composés toxiques en raison de leur action sur le système nerveux. Ils doivent être manipulés avec précaution. Il faut porter des gants et travailler sous une hotte ventilée.

Ethers d'énols

L'exemple du dihydropyrane (DHP)
Les éthers d'énols sont des composés bifonctionnels qui combinent la fonctionnalité éther avec une insaturation en a de l'atome d'oxygène. Le dihydropyrane est un réactif utile facile à préparer et de coût peu élevé.

DHP

Le DHP peut être obtenu à partir du 2-hydroxypyrane par une réaction d'élimination en milieu acide.

La double liaison éthylénique est enrichie en électrons car la présence de l'atome d'oxygène permet une délocalisation électronique comme en témoignent les formes mésomères suivantes :

Utilisation du DHP comme groupement protecteur
Les réactions suivantes illustrent l'utilisation de DHP comme groupe protecteur dans une synthèse magnésienne :

 

Ethers de silyle

Synthèse
Dans un éther de silyle, le silicium remplace le carbone dans sa liaison avec l'oxygène. Le tableau suivant regroupe quelques valeurs d'énergies de liaison, qui illustrent la grande énergie de la liaison Si-O si on la compare à celle de la liaison C-O. L'origine de cette valeur élevée est à rechercher dans la différence d'électronégativité importante entre les atomes de silicium et d'oxygène et à la polarisabilité du silicium plus importante que celle du carbone (à mettre notamment en relation avec un rayon atomique plus élevé).

Liaison

C-O

Si-C

Si-O

D0 (kJ.mol-1)

343

372

531

La force motrice de la réaction suivante vient de la différence entre l'énergie de la liaison Si-O et celle de la liaison C-O.

Utilisation comme groupes protecteurs
Les éthers de silyles sont très utilisés comme groupe protecteurs des fonctions possèdant un atome d'hydrogène acide alcools, phénols, acétyléniques. L'un de leur intérêt réside dans leur plus grande volatilité que les éthers ordinaires ce qui permet une purification facile en chromatographie. Ils sont également utilisés en spectrométrie de masse dans la détermination des masses molaires.

Ethers d'énols silylés

Préparation
Les éthers d'énols silylés sont des intermédiaires de réaction qui ont acquis une grande importance dans les réactions organiques modernes. On peut les obtenir en effectuant la réaction entre le composé carbonylé et le chlorure de triméthylsilyle en présence de Et3N. Un réactif permettant d'effectuer la réaction dans des conditions très douces est l'iodure de triméthylsilyle en présence de (Me3Si)2NH.

Ethers d'intérêt biologiques

Certains composés d'intérêt biologique comportent une fonction éther associée ou non à d'autres fonctions.

Thyroxine

Thyroxine


La thyroxine, hormone extraite de la glande thyroïde, fut découverte en 1920 par Kendall. En 1930, Harington et Salter ont identifié la thyroxine naturelle comme étant la forme L. La synthèse de la L-thyroxine a été réalisée en 1949.